Ayuda por Colombia

ESP/FR

La vía está bloqueada. Al parecer, en la curva más cerrada, una u angosta e inclinada con vista a la ciudad, dos buses de servicio público se tocaron. “Subamos por esta calle”, le digo al conductor del Uber que me lleva hacia la Fundación Ayuda por Colombia. Me mira como si estuviera loco. “Si nos metemos por ahí no volvemos a salir”, responde. Es el Codito, un barrio muy al norte de Bogotá en donde se levantan casas frágiles habitadas en su mayoría por desplazados de la violencia que hace décadas baña a Colombia. Y en sus calles, de estratos bajos, con carencias de servicios y derechos, ganan la delincuencia, la violencia y la drogadicción. Entonces me bajo del carro y comienzo a caminar. Pero hay también otras cosas.

Detrás del escritorio sonríe Fabiola Cortés, fundadora de la Fundación Ayuda por Colombia. “Hace 21 años”, dice, para luego agregar que siempre ha sido por amor a los niños y niñas, porque ellos son el futuro. En la página de Facebook de la fundación se lee: “Contribuimos a la formación y al desarrollo integral de la niñez en peligro de abandono, víctima de maltrato físico y emocional en zonas marginales”. Niño o niña que sea maltratado ingresa a la fundación automáticamente, reconoce Fabiola, a quien en la Fiscalía ya la conocen de la cantidad de denuncias que ha tenido que llevar.

Fabiola es bibliotecóloga de la Salle y ha trabajado toda su vida en obras sociales. Comenzó ayudando en las cárceles: fue la primera en hablar de bibliotecas penitenciarias en Colombia. En Brasil ayudó a levantar un orfanato para niños y niñas que vivían en la calle a una hora de Brasilia. Y hace 21 años fundó Ayuda por Colombia. Hoy trabaja por los 97 niños y niñas que están matriculados en la fundación. Llegan desde los cinco años, todos del barrio El Codito. “Yo no soy la directora de escritorio, si hay que cocinar cocino, si hay que ir a hacer mercado, voy, si hay que buscar plata, se busca; estoy para ayudar con lo que sea”, dice.

Un detalle que asombra: para algunos niños y niñas la fundación no termina en esos primeros años de educación. A los mejores académicamente les consiguen padrinos que financian su paso por colegios privados, luego por universidades privadas y Fabiola no descansa hasta que tienen una maestría o una especialización. Lo de que los niños y las niñas son el futuro, aunque escrito así puede sonar a lugar común, ella se lo toma muy en serio.

Todo esto para contar que, a la Fundación Ayuda por Colombia, AMA acaba de donar diez tablets con las que los niños y las niñas profundizarán sus conocimientos en matemáticas, comprensión de lectura e inglés. Una ayuda que llega en medio de las dificultades por la pandemia. Muchos padrinos se han tenido que alejar. “De quince, he logrado rescatar a uno”, dice Fabiola caminando por entre los salones. Por eso cada ayuda, pequeña o grande, hoy resulta fundamental. Saco unas fotos más y pido un Uber, esperando que la bajada no me toque a pie. Fabiola me espera la próxima semana, estoy invitado a almorzar. Dice mucho del corazón de la fundación.

***

La rue est bloquée. Apparemment, au virage le plus serré, surplombant la ville, deux bus se sont touchés. « Montons cette rue », dis-je au chauffeur Uber qui m'emmène à la Fundación Ayuda por Colombia. Il me regarde comme si j'étais fou. « Si nous entrons là-dedans, nous n'en ressortirons plus », répond-il. Il s'agit d'El Codito, un quartier au nord de Bogotá où l’on trouve des maisons fragiles, habitées par des personnes déplacées de la violence qui baigne la Colombie depuis des décennies. Et dans ses rues, dépourvues des services publics et des droits, la criminalité, la violence et la toxicomanie y gagnent la bataille. Alors, je sors de la voiture et m’y mets à marcher. Mais il y a aussi d'autres choses à raconter.

Derrière le bureau, Fabiola Cortés, fondatrice de Fundación Ayuda por Colombia, sourit. "Ça fait 21 ans", confie-t-elle, ajoutant ensuite qu'il a toujours été par amour pour les enfants, car ils sont l'avenir. Sur la page Facebook de la fondation on peut lire : « Nous contribuons à la formation et au développement intégral des enfants en danger d'abandon, victimes d'abus physiques et émotionnels dans les zones marginalisées ». Un enfant maltraité est reçu automatiquement dans la fondation, reconnaît Fabiola, qui est déjà connue du parquet pour le nombre de plaintes qu'elle a dû porter.

Fabiola est bibliothécaire de l’Université de la Salle et a travaillé toute sa vie dans le domaine social. Elle a commencé à aider dans les prisons : elle a été la première à parler des bibliothèques des prisons en Colombie. Au Brésil, elle a aidé à construire un orphelinat pour garçons et filles qui vivaient dans la rue à une heure de Brasilia. Et, il y a 21 ans, elle a fondé Ayuda por Colombia. Aujourd'hui, elle travaille pour les 97 garçons et filles inscrits dans la fondation. Ils sont venus depuis l'âge de cinq ans, tous et toutes venant du quartier El Codito. « Je ne suis pas le chef de bureau, s’il faut cuisiner, je cuisine, s’il faut aller au supermarché, j'y vais, s’il faut trouver de l'argent, j’y cherche ; je suis là pour aider avec quoi que ce soit », dit-elle.

Un détail surprenant : pour certains garçons et filles, la vie à la fondation ne s'arrête pas à ces premières années d'études. Les meilleurs académiquement parlent, ils obtiennent des sponsors qui financent leur passage dans les écoles privées, puis dans les universités privées et Fabiola ne se repose que lorsqu'ils ont un master ou une spécialisation. Elle prend bien au sérieux l’avenir des garçons et filles.

Tout cela pour dire que, à la Fundación Ayuda por Colombia, AMA vient de faire un don de dix tablettes avec lesquelles les garçons et les filles approfondiront leurs connaissances en mathématiques, compréhension de lecture et anglais. Une aide qui arrive au milieu des difficultés causées par la pandémie. De nombreux parrains et marraines ont dû partir. « Sur quinze, j'ai réussi à en sauver un », raconte Fabiola en parcourant les salles de cours. C'est pourquoi chaque aide ou don, petit ou grand, est aujourd'hui indispensable. Je prends d'autres photos et demande un Uber, en espérant qu’il puisse arriver. Fabiola m'attend la semaine prochaine, je suis invitée à déjeuner. Cela dit beaucoup sur la fondation.

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