Entre Puente Nacional y la capital de Europa
ESP/FR
“Mi papá murió hace cincuenta años y entonces mi mamá se quedó con el negocio, la finca, la casa y siete hijos”. El negocio era una papelería en Puente Nacional, municipio de Santander, cercano a Chiquinquirá, a la frontera con el centro del país. “Y fue ella la que nos influyó, porque servir a la comunidad era algo muy natural para ella”, son las primeras palabras de Emilia cuando se le pregunta por su vocación para ayudar. “Mi mamá, doña Teresa como le decían en el pueblo, tenía muchos ahijados y comadres a los que siempre ayudaba con útiles para que pudieran estudiar; y siempre estaba pendiente, si se encontraba un niño enfermo en la calle le daba plata para ir al médico no sin antes llevarlo a la casa para que se tomara un chocolate”, cuenta Emilia.
De las enseñanzas de su mamá nace, quizás, su definición del concepto ayudar: agrandar el corazón, dar amor, esperanza, dar un soporte para que las personas que lo necesitan puedan salir adelante. Y de allí también, su trabajo voluntario en AMA, aunque el camino fue más largo. Salió de Colombia para trabajar en Israel, y allá conoció a una amiga neozelandesa que la invitó por unas semanas a Bélgica para trabajar como au-pair y estudiar francés. Pero Emilia conoció a un inglés que luego sería su marido y se quedó.
Ahora trabaja en labores administrativas en el Colegio Europeo en Bruselas, muy cerca de la estación Delta, al que va siempre en bicicleta, así nieve. Es, de igual manera, profesora de Mindfulness, y enseña a los niños y niñas del colegio la importancia de respirar, de reconocer el espacio en el que están, de hacer una pausa en medio de la agitación del día (habría que tener otra charla y escribir otra historia para abarcar lo que este curso realmente significa). Y fue justamente dando una clase de Mindfulness que conoció a Juana: allí comenzó la historia de Emilia con AMA. Aún hoy está maravillada con lo que un pequeño grupo de mujeres puede lograr y no se sorprendería si en un tiempo AMA logra construir una sucursal en Colombia. En definitiva, y para terminar, Emilia se llevó a Bélgica la maleta con la vocación que heredó de doña Teresa.
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"Mon père est mort il y a cinquante ans et, après cela, ma mère s'est retrouvée avec une entreprise, une ferme, une maison et sept enfants." L'entreprise était une papeterie à Puente Nacional, municipalité de Santander, près de Chiquinquirá, à la frontière avec le centre du pays. « Et c'était elle qui nous a influencés, car servir dans la communauté était quelque chose de très naturel pour elle », voici les premiers mots d'Emilia lorsqu'on l'interroge sur sa vocation d'aide. « Ma mère, Doña Teresa, comme on l'appelait dans le village, avait de nombreux filleuls qu'elle aidait toujours avec des fournitures scolaires pour qu'ils puissent étudier ; et elle était toujours attentive : par exemple, quand elle voyait un enfant malade dans la rue, elle lui donnait de l'argent pour aller chez le médecin, mais pas avant de le ramener chez elle pour qu'il puisse avoir un chocolat au lait », raconte Emilia.
Peut-être que sa définition du concept d'aide est née des enseignements de sa mère : élargir le cœur, donner de l'amour, de l'espoir, apporter du soutien pour que les personnes qui en ont besoin puissent aller de l'avant. Et à partir de là on y trouve aussi la raison de son travail bénévole chez AMA, bien que la route a été plus longue. Elle a quitté la Colombie pour travailler en Israël, et c'est là qu'elle a rencontré une amie néo- zélandaise qui l'a invitée quelques semaines en Belgique pour travailler comme au pair et pour étudier le français. Mais Emilia a rencontré un Anglais qui deviendra plus tard son mari et elle y est restée.
Aujourd’hui, elle travaille aux tâches administratives au Collège Européen de Bruxelles, tout près de la gare Delta, où elle se déplace toujours à vélo, même s'il neige. Elle est aussi enseignante de Mindfulness, et enseigne aux enfants l'importance de bien respirer, de reconnaître l'espace dans lequel ils se trouvent, de s'arrêter au milieu de l'agitation de la journée (il faudrait avoir une autre conversation avec Emilia, et aussi écrire une autre histoire pour raconter ce que signifie réellement ce cours). Et c'est exactement en donnant un cours de Mindfulness qu'elle a rencontré Juana : là, le travail d'Emilia avec AMA a commencé. Même aujourd'hui, elle est impressionnée par ce qu'un petit groupe de femmes peut accomplir et ne serait pas surprise si AMA parvenait finalement à créer une filiale en Colombie. Bref, Emilia a emporté jusqu’à Bruxelles la valise avec la vocation qu'elle a héritée de Doña Teresa.