De Kennedy a Bruselas
ESP/FR
“¿De dónde nacen estas ganas de ayudar, de hacer algo sin esperar una remuneración, o cualquier otra cosa? Creo que es inevitable: nace de ver tanta pobreza”, cuenta Diana Marulanda, cofundadora de la Fundación AMA. El compromiso social del que habla tuvo sus orígenes en su infancia, gracias a su mamá. “Ella era profesora del INEM de Kennedy, una localidad muy pobre al sur occidente de Bogotá y en vacaciones hacía mucho trabajo comunitario”. Sería la segunda mitad de la década del setenta. “Yo la acompañaba de casa en casa enseñándole a sus estudiantes y a sus familias sobre temas de salud, de higiene, sobre cómo hacer un mercado que también tuviera frutas y verduras y no solo harinas”. Diana veía ya desde muy joven cómo su mamá dedicaba horas para prevenir el hacinamiento de niños y niñas (prevención de abusos o violaciones físicas, sexuales), todo muy difícil cuando hay familias enteras viviendo en un solo cuarto. “Caló mucho en mí lo de Kennedy”.
Ya como profesional en Bogotá, gerente de su propia empresa de sales mineralizadas para ganado bovino, amadrinaba (término bonito y necesario, casi siempre opacado por el que comienza con el padre) a niños y niñas en escuelas de Fontibón (localidad vecina de Kennedy, con condiciones de vida no muy distintas). “Les ayudaba con uniformes, útiles escolares, desayuno y, en algunos casos, un buen almuerzo”. Para algunos ese almuerzo era la última comida del día.
Ahora, viviendo en Bélgica, ese deseo de ayudar se ve reflejado en la Fundación AMA. “Es muy bonito el objetivo de la fundación; ayudar a la infancia, sobre todo en la parte de educación”. Sabe que sin educación es muy complicado superar la pobreza. No hay que decirle a la gente qué pensar, hay que enseñarles a pensar por sí mismos. “A mí me gustaría que un día pasáramos de ayudar a fundaciones en Colombia a que nosotras tengamos algo propio allá, en varios puntos del país, y poder desarrollarlo”. La ayuda humanitaria, parece entenderse de su charla, no puede reducirse al envío de dinero, tiene que ir mucho más allá, en aportes para la construcción de sus proyectos de vida. “Ya veremos”, dice para terminar, “pero imagínate un mundo en el que le des a todos los niños y niñas la oportunidad de explotar sus capacidades, sus talentos, imagínate”. Parece una palabra apropiada para terminar o para recordar lo que le enseñó su mamá.
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« D'où vient ce désir d'aider, de faire quelque chose sans attendre une rémunération ? Je pense que c'est inévitable : cela vient de voir tant de pauvreté », explique Diana Marulanda, cofondatrice de la Fondation AMA. L'engagement social dont elle parle trouve son origine dans son enfance, c’était grâce à l’aide de sa mère. "Elle était professeur à l'INEM de Kennedy, une région très pauvre du sud-ouest de Bogotá, en vacances elle faisait beaucoup de travaux communautaires." Ce serait la seconde moitié des années soixante-dix. "Je l'accompagnais de maison en maison pour enseigner à ses élèves et à leurs familles les problèmes de santé, d'hygiène, comment faire un marché qui avait aussi des fruits et des légumes et pas seulement de la farine." Diana a vu dès son plus jeune âge comment sa mère consacrait des heures à éviter le surpeuplement des enfants (prévention des abus physiques ou sexuels ou du viol) ; c’est très difficile quand il y a des familles entières vivant dans une petite chambre. "Kennedy m'a beaucoup influencé."
En tant que professionnelle à Bogotá, gérant de sa propre entreprise, elle fréquentait (un terme agréable et nécessaire, presque toujours éclipsé par celui qui commence par le père) des garçons et des filles dans les écoles de Fontibón (localité voisin de Kennedy, avec des conditions de vie peu différentes). "J’aidais avec des uniformes, des fournitures scolaires ; je donnais le petit-déjeuner et, dans certains cas, un bon déjeuner." Pour certains, ce déjeuner était le dernier repas de la journée.
Maintenant, vivant en Belgique, son désir d'aider se reflète dans la Fondation AMA. « L'objectif de la fondation est très beau ; aider les enfants, notamment dans la partie éducative ». Elle sait que sans éducation, il est très difficile de vaincre la pauvreté. Vous n'avez pas à dire aux gens ce qu'ils doivent penser, vous devez leur apprendre à penser par eux-mêmes. "J'aimerais qu'un jour on passe de l'aide à des fondations en Colombie, à ce que l’on ait quelque chose à nous là-bas, dans diverses régions du pays, et que l’on y puisse développer." L'aide humanitaire ne peut se réduire à envoyer de l'argent, elle doit aller beaucoup plus loin, en contributions pour la construction de leurs projets de vie. "On verra", dit-elle pour finir, “mais imaginez un monde dans lequel vous donnez à tous les enfants la possibilité d'exploiter leurs capacités, leurs talents, imaginez." Cela semble être un mot approprié pour finir cette histoire ou pour se souvenir de ce que sa mère lui a appris.